Batman vs Superman : notre retour sur le film et ce qu'il a déclenché
C’est après le succès explosif de Man of Steel que se construit le scénario de Batman vs Superman : Dawn of Justice (L’Aube de la Justice). En 2016, Zack Snyder nous propose donc un film spectaculaire de 2h30, dans lequel ces deux justiciers vont s’affronter. Que se passe-t-il dans cet opus si important du DC Universe ? Comment Batman et Superman se retrouvent-ils confrontés l’un à l’autre ? Que faut-il souligner et retenir de l’intrigue ? Nous avons rassemblé l’essentiel et les détails importants dans cet article : découvrez notre retour sur le film !
Le DCEU rebondit sur les attentes du public
Après Man of Steel et la trilogie The Dark Knight de Christopher Nolan, les fans ont de grandes attentes. Des films plus spectaculaires, avec des personnages plus réalistes, des thèmes profonds et des héros plus matures, c’est ce que veulent les spectateurs.
De plus, la sortie en 2012 du film Avengers, regroupant plusieurs héros du MCU (Marvel Cinematic Universe) comme Iron Man, Black Widow, Hulk, Captain America, motive la réalisation de ce crossover emblématique chez DCEU (DC Extended Universe). En effet, la rencontre de plusieurs super-héros dans un même film suscite beaucoup d’intérêt et promet un certain succès.
DC cherche par la même occasion à redéfinir le genre du super-héros en optant pour une approche plus sombre, restant tout de même loin des aventures plus légères de Marvel, dont les films sont ponctués d’humour et de détails comiques.
C’est Zack Snyder qui est aux commandes du projet. Réalisateur récompensé de nombreuses œuvres (300, Watchmen), il dirige le film suivant directement Man of Steel.
Man of Steel : un contexte dans lequel Batman vs Superman prend racine
Retour sur le film
Man of Steel est le premier film de ce que les fans appellent la « trilogie Snyder », une trilogie non officielle comprenant Batman vs Superman et Justice League. Les scénarios des uns amènent l’intrigue des autres, d’où le surnom de « trilogie ».
Au tout début du film, on assiste à la destruction de Krypton, la planète dont est originaire Kal-El (Superman). Le général Zod y sème le chaos, ce qui pousse les parents de Kal-El à l’envoyer sur Terre, pour le sauver. Il y est recueilli par Jonathan et Martha Kent, qui l’élèvent comme leur propre enfant.
Le scénario porte ensuite sur l’évolution de Clark, la maîtrise de ses pouvoirs uniques, et des responsabilités qu’il prend en devenant Superman, le super-héros qui protège Metropolis. Sa lutte de justicier l’amène à combattre Zod, qui, après avoir détruit Krypton, tente d’asservir la Terre pour en faire son nouvel empire. Superman use de ses pouvoirs pour l’en empêcher, et parvient à le neutraliser. Il sauve ainsi Metropolis, mais cause aussi beaucoup de dégâts : des blessés, la destruction de plusieurs bâtiments... Malgré la reconnaissance qu’ont les citoyens envers lui, ils ressentent une part de peur.
Le berceau de Batman vs Superman
La bataille qui oppose Superman et Zod est la source de laquelle découle le fil rouge de Batman vs Superman. Le film débute par un retour sur la bataille, du point de vue de Bruce Wayne, qui était sur les lieux. En assistant à cet affront, Bruce constate l’ampleur des capacités de Superman, et de leur pouvoir destructeur. Il voit alors l’homme d’acier comme un danger, un être trop puissant pour cette planète. Il entreprend alors le projet de l’arrêter.
De son côté, Superman est poussé à s’opposer à Batman sous la menace de Lex Luthor, qui détient sa mère Martha Kent. Lex est constamment animé par sa soif de pouvoir et de contrôle. Il s’entretient également avec Bruce Wayne, en lui faisant part de son avis sur le super-héros extra-terrestre, ne faisant qu’alimenter la peur du millionnaire. Sa tendance manipulatrice et son côté scientifique fou font de lui l’antagoniste diabolique idéal de ce scénario, et pour cause : son objectif final n’est autre que d’éliminer Superman, un être nuisant à sa conquête de pouvoir.
Ainsi, pendant qu’il monte les deux justiciers l’un contre l’autre, Lex élabore la création douteuse d’un monstre surpuissant. Pour cela, il choisit d’associer les éléments les plus redoutables : une importante quantité de kryptonite, récupérée dans un vaisseau échoué dans l’océan, ainsi que le corps de Zod. La créature qui naît de cette expérience est Doomsday, une créature presque anthropomorphe de plusieurs mètres de haut et dotée d’une résistance et d’une force hors normes.
Vient le moment où les deux héros, animés d’une colère mutuelle, s’affrontent brutalement. Leur lutte impressionnante commence dans le hangar d’une grande zone industrielle, avant de prendre place en extérieur, en public, là où les citoyens peuvent les voir. La police, sur place, tente de contenir ce chaos. L’homme chauve-souris utilise de la kryptonite pour affaiblir Superman, qui l’implore alors de sauver sa mère Martha.
C’est à cet instant, au cours de leur combat haineux, que la situation se renverse : en l’espace de quelques instants, la révélation que leurs mères portent le même nom fait réagir Bruce, qui pense à sa propre mère Martha Wayne, assassinée lorsqu’il était enfant. Il décide de la protéger, s’alliant donc à Clark. Au même moment surgit Doomsday, contre lequel Batman et Superman semblent s’associer pour défendre la ville face à cette réincarnation du destructeur de Krypton. Face à la menace, Superman se sacrifie pour sauver la ville, et meurt héroïquement auprès de Lois Lane.
Suite aux événements dramatiques de cet épisode, Bruce se rapproche de Diana Prince l’héroïne Amazone Wonder Woman, qui évoquent ensemble la création d’une ligue de justiciers unis contre les pires vilains dans un monde toujours plus sombre. Ici commence le scénario de Justice League.
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Analyse du Film : les avis divergents des fans
Les points forts : réalisation, visuel et ambition
La mise en scène générale du film a satisfait le public, avec son esthétique sombre et son ton réaliste. Au cinéma, ce sont 2h30 de suspense, d’incertitude, et d’inquiétude qui donnent aux spectateurs le sentiment d’assister à chaque scène comme s’ils y étaient réellement. L’ambiance sinistre est prenante tandis qu’on s’implique dans les réflexions personnelles et les explorations psychologiques des protagonistes.
Les scènes d’action du film sont également très appréciées, car elles sont tout bonnement grandioses. D’une, les combats se déroulent dans des lieux atypiques, qui appuient la dynamique de l’action : dans des ruines à l’aspect apocalyptique et même dans la Batcave. De deux, l’orchestration parfaite de ce que l’on peut réellement appeler des chorégraphies : une préparation qui a dû nécessiter un soin particulier pour atteindre un tel dynamisme dans des combats aussi bien orchestrés. De trois, les effets spéciaux : ils amplifient l’impact de chaque mouvement, de chaque coup, et de leurs répercussions. Explosions, écroulements… Rien n’est négligé.
En somme, ce sont à la fois le réalisme psychologique et la qualité plausible du long métrage qui ont séduit les fans du DC Universe, suivant les pas de la trilogie de Christopher Nolan, à la différence qu’aucune mention de magie ou d’extraterrestre n’était faite.
Les faiblesses : un scénario complexe et des personnages mal exploités
151 minutes, c’est déjà bien supérieur à la moyenne d’un long métrage. Le reproche principal fait à cet opus est la mauvaise exploitation de la multitude de personnages présents. Trop de sujets sont abordés, mais pas assez détaillés, un ratio déséquilibré qui en a déstabilisé plus d’un.
Si la version longue du film (atteignant 3h d’image) apporte un développement plus précis sur certains personnages et événements (Lois Lane et ses recherches, Clark et son travail de journalistes, ainsi que ses dilemmes, l’attaque terroriste…), les fans s’accordent pour dire que beaucoup de protagonistes et scènes méritent d’être approfondis. La raison de ce manque de profondeur est bien simple : le film original dépassait les 4 heures. Pour convenir à un format salle, il a fallu l’écourter, et beaucoup ont dû passer à la trappe…
Le détail qui a déçu certains, c’est la « facilité » d’utiliser le prénom commun « Martha » comme déclencheur de l’alliance entre Bruce et Clark. Jugé trop émotionnel pour Batman, trop niais de manière générale, cela a déplu aux fans les plus puristes. Pour notre part, nous pensons surtout que la Scène Martha était un beau clin d’œil et un hommage à Martha Wayne, un moment sensible bien placé et touchant.
Le duel : une confrontation à la hauteur des attentes ?
La scène tant attendue entre Batman et Superman est, sans surprise, le cœur du film. Ce face-à-face entre les deux justiciers incarne parfaitement l’opposition entre l’ombre et la lumière, un affrontement inévitable nourri par les peurs et les doutes de chacun et la manipulation de Lex. Le Chevalier noir met en place une stratégie à base de gadgets sophistiqués et de kryptonite pour affronter un Superman qu’il perçoit comme une menace pour l’humanité. Ses techniques de combats brutes et sa Batmobile lui permettent de rivaliser avec la force surhumaine de Clark Kent.
Mais ce qui rend ce duel réellement marquant, c’est la dimension psychologique qui se cache derrière. Bruce est torturé par sa propre vision du monde et sa difficulté à faire cohabiter ses deux personnalités. Tandis que Superman, pris entre sa mission de protéger la Terre et les jugements de ceux qu’il tente de sauver, lutte pour se faire comprendre. Ce face-à-face, bien plus qu’une simple bataille physique, est un vrai test de leur humanité.
La violence de cette confrontation provoque une réalisation soudaine : trop de forces et de dangers sont encore en liberté. L'enjeu d’une Justice League se dessine alors dans les coulisses. Cela annonce le début d’une équipe unie contre des menaces plus grandes. Un moment décisif pour l’avenir du DCEU, et une mise en place idéale pour la Ligue des Justiciers.
Ce que le film a déclenché
Deux héros mythiques
Dans cet épisode de l’histoire de deux justiciers fondamentalement différents, on voit parfaitement ce qui fait d’eux des icônes de la pop culture. Superman, symbole de vérité et de justice, est doté d’une puissance presque divine et d’une humanité touchante. De son côté, Batman est sombre et tourmenté, obsédé par la justice mais profondément humain avec une vie privée qu’il ne s’autorise plus à vivre. Mondialement connus, leur apparition et leur confrontation dans un même film étaient très attendues.
Ces deux personnages de fiction sont, chacun à leur manière, des idoles et des inspirations. Ils transmettent des notions de force, de justice, de résilience et d’humanité. Leur impact dépasse largement leurs aventures dans les comics : ils font partie intégrante de notre culture collective, après de toutes les générations, et tout autour du monde.
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L’affirmation de l’identité de Batman et du DC Universe
Pour de nombreux fans de comics, cet opus est plus qu’un simple duel entre deux héros mythiques : c’est le succès qui redore l’image des adaptations cinématographiques de DC, parfois critiquées pour leur ton inégal. En effet, le film Lego Batman au ton humoristique décalé, les jeux vidéo comme Arkham Knight et les diverses autres adaptations en films et séries animées ont progressivement rendu floue l’identité du héros principal de cet univers.
Après le succès de la trilogie Batman de Nolan, appréciée pour son réalisme et sa profondeur, ce film avait pour ambition de rendre l’univers DC plus crédible et fidèle à lui-même, tout en mêlant action spectaculaire et profondeur narrative. Bien que les réactions aient été divisées, les fans pensent qu’il marque un tournant décisif pour les studios Warner Bros et qu’il pave la voie à une nouvelle série de films ambitieux, dans un style à la fois sombre et mature.
De cette manière, DC rivalise avec les blockbusters de Marvel, en proposant des formats plus proches du public, psychologiquement et émotionnellement. C’est le relancement d’une ère de succès pour les studios DC.