BATMAN CRÉATURE DE LA NUIT : Notre avis sur le Comics

TITRE : BATMAN CRÉATURE DE LA NUIT SORTIE : 2020

SCÉNARISTE : KURT BUSIEK

DESSINATEUR : JOHN PAUL LEON

THÈME : Qui est Batman ? 

Review du titre 

Il y a des histoires qui traitent de personnages sans qu’ils n'y apparaissent réellement. Le scénariste James Tynion IV sur son titre Dracula aux éditions Urban Comics ne cesse de suggérer le vampire à travers les yeux des autres. Ce procédé permet de définir une nouvelle caractérisation et de changer de perspective. C’est ce que propose Kurt Busiek dans son titre Batman Créature de la Nuit aux côtés du dessinateur John Paul Leon. On se situe en 1968 à Boston Massachusetts auprès d’un jeune garçon nommé Bruce Wainwright, grand fan de comics et notamment de Batman. Tout comme son héros favori, un drame va se dérouler à Boston (Massachusetts), ses parents ont été tués comme un certain Bruce Wayne, quant à lui, le jeune Bruce Wainwright a été blessé à la tête. Depuis, il ne cesse d’être accompagné par une forme étrange, effrayante, une ombre dans la nuit. Est-ce Batman ou une hallucination ? 

Si vous aimez vous poser des questions et des lectures à différents niveaux, ce titre est pour vous !

La figure vampirique de Batman 

Il n’est pas anodin que je cite plus haut Dracula. Comme l’indique le titre du comics, Batman est dépeint comme une créature. Ce que l’on peut qualifier de monstre. Il parle très peu, ne fait pas de phrases claires et semble assouvir les envies du jeune garçon. Son esthétique effraie et renvoie à une forme vampirique. Difficile de savoir au début du récit, si cette forme est bien Batman. Depuis la mort de ses parents, le jeune Bruce semble pouvoir le contrôler et tente de poursuivre le mantra de Bruce Wayne : sauver Gotham City. Il se confronte vite au commissaire de la ville, Gordon, et à son oncle Alfred. Et oui, l’histoire est dans un notre monde, mais le nom des personnages est bien similaire aux comics. Et tout au long de l’histoire, le doute s’installe. Qui est véritablement cette créature ? Kurt Busiek joue avec nous et s’amuse avec de nombreuses références à la mythologie batmanienne tout en s'émancipant. 

Réalité ou mirages ? 

Le jeune Bruce du début devient au fil des pages un adulte. On le voit grandir et ainsi diriger sa propre entreprise. Un business florissant qui fait de cet homme un milliardaire. Ça ne vous rappelle rien ? Mais rien n’est simple quand on doit concilier vie privée et contrôle mental avec cette entité qu’il considère comme étant Batman. Son protecteur. Ce lien puissant qu’il possède avec cette entité, il le partage seul. Ni Alfred, ni Robin, son assistante et amie n’est au courant. Et si la folie s’est emparée de son esprit ? Chaque personnage est bien construit et gravite autour de ce Bruce qui semble de plus en plus sombrer dans la folie. Le scénario offre de réelles surprises avec des secrets révélés, ainsi qu’une enquête sous haute tension. Kurt Busiek n’oublie pas de respecter le fondement d’une bonne histoire dédiée à Batman : l’aspect détective. 

Un style très polar 

La trame narrative se concentre sur l'enquête menée tambour battant par Gordon et Bruce me rappelle les récits du scénariste Ed Brubaker. Un maître dans l’art du polar que l’on peut retrouver sur la série Catwoman aux éditions Urban Comics. Boston a donc de nombreuses similitudes à Gotham City avec la pègre et les flics corrompus. Si le déroulé est en somme assez simple, cela reste efficace et permet d’apporter plus de force au récit. Tout du long, Bruce se demande s’il est nécessaire de continuer à faire le bien dans un monde qui n’a de cesse de faire le mal. Un récit complet qui donne à réfléchir et qui reste unique en son genre. Les dessins de John Paul Leon affirment cet aspect polar avec des planches aux aplats de noir et aux couleurs chaudes. 

Une lecture qui n’est pas forcément dédiée aux néophytes, mais qui mérite d’être lue pour son originalité. Et si le style de l’auteur vous plaît, vous pouvez découvrir sa vision de l’Homme d’Acier avec Superman, Identité Secrète avec le dessinateur Stuart Immonen. 

Le mot de la fin avec Alexandra, animatrice du club 

Ce titre n’a pas fait l'unanimité ! Et c’était tout simplement passionnant. Pour certains ce comics a été un vrai coup de coeur et une belle découverte. Pour d’autres, le message passé par l’auteur n’a pas été entendu. Ce club a permis à chacun d’affirmer ses avis et de discuter avec bienveillance autour des délicieux cocktails proposés au bar !